L'Amiga et moi
L'Amiga 500
Ça commence dans mon enfance où je découvre le TI-99/4A familial, suivi d'un Amstrad CPC. Quelques années plus tard, j'achète un Amiga 500 dans une pub Amie le Pro publiée dans le magazine Tilt.
Voici la photo de mon Amiga 500 en 1990. Branché sur un moniteur de CPC transformé en télé. Les bafles et l'ampli sont récupérés d'un vieux tourne-disque des années 60. Je découvre Battle Squadron et les premières démos. Je fais un peu de GFA-Basic et de la musique avec le tracker 8 pistes Oktalyzer. C'est l'époque des échanges de disquettes au lycée avec les copains.
L'Amiga 1200
La passion continue avec un 1200, suite logique du 500. Je découvre les belles couleurs de l'AGA et la musique assistée par ordinateur. J'explore le MIDI, OctaMED, et mon 1200 se retrouve connecté à un ROLAND D-110. Les possibilités sont inouies. Un petit modem 14400 me permet de découvrir Internet, le Web avec AMosaic, l'email etc.
Je suis un des rares étudiants à utiliser le traitement de texte (WordWorth), et je bidouille quelques animations avec Deluxe Paint pour des projets cinéma.
Mon Amiga est monté dans une Tour Atéo, avec une carte graphique Pixel 64. Il se retrouve équipé d'une Blizzard 1260 avec kit SCSI le reliant à un disque dur, CDROM et autre ZIP SCSI.
Et puis un jour, je lâche l'Amiga, à cause de mon métier dans l'informatique. Les sites web s'affichaient bien mal sur les navigateurs de l'Amiga. La société et le boulot s'informatisent et mon Amiga n'arrive plus à suivre. Si l'on veut faire partie du monde, il faut un PC. Je vends une config de rêve au tiers de ce qu'elle m'a coutée : 3000 F... pour acheter un PC d'occase sans saveur, mais tellement plus efficace.
Je n'oublie pas l'Amiga, je traine sur Amiga Impact, en espérant une nouvelle bécane sérieuse. Mais rien ne vient. 10 ans sans Amiga.
Sur cette photo prise en 2002, je suis avec un certain Gerald venu d'Allemagne pour présenter sa carte mère Pegasos, invité par le Club informatique bordelais Bugss. Son nom est gravé sur les cartes Blizzard.
Nostalgie et redécouverte
Un jour, un ami me donne un Amiga récupéré dans une boite de nuit charentaise. Il servait à projeter des vidéos conçues avec Scala. C'est un 1200 avec une carte 1220 4Mo. Je ne laisse pas cette merveille dans un grenier, je décide de lui redonner vie.
Quand j'allume cet Amiga, je retrouve tout un monde que j'aimais tant. Cette époque où l'informatique n'était pas encore totalement utile, où le business informatique était rare. L'Amiga, c'est l'inverse de Facebook où l'on montre son nombril, c'est l'inverse du marketing et du commerce. C'est un monde de passionnés et d'initiés où l'on s'extasie devant les prouesses des démos. C'est aussi des jeux bon enfant, sans violence. Le gros pixel et les limitations de couleurs inventent de vraies oeuvres d'art proche des peintures impressionnistes. Toute cette époque est maintenant révolue, et les jeux vidéos actuels revendiquent l' hyper réalisme sans saveur dans un climat violent banalisé.
Ci-dessous une image du jeu d'aventure Maupiti Island où chaque image est un petit chef-d'oeuvre du pixel art.
Le graphisme est resté beau tant que le scan et la numérisation étaient absents. Le dessin pixel par pixel est magnifique.
La passion de l'Amiga me reprend. Petit à petit, je le rééquipe : je change le lecteur de disquettes et la souris, j'ajoute un lecteur CompactFlash IDE puis un lecteur CompactFlash PCMCIA pour communiquer avec le PC. J'accélère avec une Blizzard 1230, suivi d'une Apollo 1240, et pour finir avec une Apollo 1260. Un copain m'a donné et adapté une alimentation AT pour tenir la charge. Je change les condensateurs, j'achète une carte Indivision pour le connecter proprement à un écran LCD. Je suis également un des rares à utiliser de la CompactFlash en SCSI avec une carte AztecMonster. Beaucoup de frais pour un Amiga donné à la base !
Mon Amiga ci-dessus en représentation au NASS, on n'oublie pas ses racines...